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Autour de l'exposition Monet, créateur de l'impressionnisme

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paysages endormis

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Paysages endormis

L’artiste n’a jamais hésité à braver les rigueurs du climat pour expérimenter les effets de lumière et les jeux de couleurs.  Sur ses toiles, la neige et la glace envahissent l’espace et révèlent les mille et une nuances du manteau blanc qui recouvrent les paysages.

Les rayons du soleil viennent faire fondre la glace et l’hiver laisse place aux couleurs du printemps. Vue prise à Rouelles, le premier tableau connu de Monet, est peint alors qu’il n’avait que 18 ans et qu’Eugène Boudin l’initie à la peinture de paysage en plein air. 

à toute vapeur

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

À toute vapeur !

L’artiste capture le mouvement et l’énergie de la scène urbaine avec des touches de pinceau rapides et des couleurs vives. Les silhouettes des passants, les carrosses et les arbres se mêlent dans une danse visuelle, reflétant l’effervescence de la ville et ses nouveaux boulevards. 

Monet fait plusieurs séjours à Paris au cours de sa carrière. En 1877, il pose son chevalet au pied des locomotives de la gare Saint-Lazare. Il s’attache à capturer les aspects changeants et instables de la lumière, la mobilité floue des sujets, l’évanescence de la fumée.

Le pays se dote de nouvelles infrastructures ferroviaires qui traversent les forêts, sillonnent les champs et enjambent les cours d’eau. Par les fenêtres, les paysages de la côte normande défilent sous les yeux. Claude Monet séjourne régulièrement à Étretat, captivé par les falaises spectaculaires de ce petit port. Il représentera ces panoramas à couper le souffle plus de 80 fois.
 

plages normandes

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Plages normandes

Claude Monet peint la villégiature de la grande bourgeoisie de Sainte-Adresse et Trouville à la fin du Second Empire. Les robes blanches en pleine lumière contrastent avec les visages dans l’ombre et le bleu de la mer. Quelques grains de sable dans la couche d’huile sur les toiles témoignent que les œuvres ont été réellement peintes en plein air, chose rendue possible grâce à l’invention du tube de peinture souple et du chevalet portatif.

Mais bientôt le ciel s’assombrit. Les vagues se brisent sur les rochers de Port-Coton, l’écume bouillonne autour des récifs déchiquetés. Mettant en pratique la juxtaposition des couleurs, il applique du vert et du rouge, et l’œil voit apparaître du marron. 

au fil de l'eau

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Au fil de l'eau


Consciemment ou non, Claude Monet vit au fil de l’eau et ne saurait s’éloigner trop longtemps de son motif pictural favori. Certaines œuvres les plus emblématiques du peintre représentent la Seine et ses rives. Il peint notamment dans son fameux bateau-atelier, qui lui permet de peindre le fleuve au plus près de l’eau, en utilisant des points de vue et des cadrages audacieux.


La Grenouillère était un café-bal flottant, un lieu de canotage et de bains très à la mode. Surnommé le « Trouville des bords de Seine », il est fréquenté par le Tout-Paris : peintres, écrivains et une foule vivante s’y pressent pour profiter des jours d’été en toute liberté. A l’été 1869, Monet retrouve son ami Auguste Renoir et ils peignent côte-à-côte, capturant l’essence de la vie estivale au bord de l’eau.
 

jardins

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Jardins

Motif récurrent dans la carrière de Claude Monet, les jardins forment un corpus d'œuvres varié, lié à différents moments de la vie du peintre. Depuis les jardins parisiens où on aperçoit son premier amour Camille, jusqu’aux jardins de Giverny en passant par Argenteuil, Vétheuil et tant d’autres, ces tableaux nous offrent un aperçu de la vie familiale de l’artiste. Au milieu des bosquets fleuris, sous la lumière tachetée des feuillages, les enfants et parents jouent, lisent, peignent, discutent.

Déjeuner sur l’herbe est peint par le jeune Monet en 1865. Deux ans après la polémique créée par l’oeuvre d’Edouard Manet, la version que propose Claude Monet est un hommage, sous la forme d’un simple pique-nique entre amis, pour lequel il aurait fait d’ailleurs poser son propre cercle (Frédéric Bazille, Camille Doncieux, Gustave Courbet). Trop coûteux, le projet monumental est abandonné et la toile, mal conservée, s’abîme. Sur les murs, se superposent les deux morceaux parvenus jusqu’à nous. Ils se recoupent avec l’esquisse réalisée en 1866, qui permet de retrouver la vision originelle de l’artiste. 
 

promenade en campagne

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Promenade en campagne

Initié à la peinture de paysage par Eugène Boudin, Monet explore la campagne et l’interprète à sa manière. Claude Monet veut peindre le ressenti. Les coquelicots, les nuages et le feuillage lui permettent de travailler sa touche, les éclats de couleur se répandent, les contours se diluent laissant la primauté à l’impression visuelle qui se dégage.

Le vent emporte les pétales écarlates et révèlent les Femmes à l’ombrelle. La touche est libre et spontanée, les modèles vus en contre-plongée sont nimbés de lumière, le vent joue sur les écharpes et les ombrelles. Monet retranscrit à la perfection l’enchantement d’un jour d’été.

mer

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Méditerranée

Au cours de sa carrière, Monet effectue de multiples voyages. En 1883 et 1888, il se rend dans la région d’Antibes et dans le nord de l’Italie. Le peintre est enthousiaste, « Il faudrait peindre ici avec de l’or et des pierreries » écrit-il à Théodore Duret. La mer Méditerranée est translucide sous le pinceau exalté de l’artiste, sa palette vibre de couleurs intenses. Les jardins de Bordighera débordent d’une végétation luxuriante, une quarantaine d’oeuvres naissent ainsi.

De la Riviera italienne à la Vénétie, il n’y a qu’un pas. Claude Monet ne découvre Venise qu’en 1908. Invité par une amie, il s’y rend avec sa nouvelle femme Alice Hoschedé. Le peintre s’installe place Saint Marc, au Palazzo Barbaro ou depuis sa chambre d’hôtel, l’eau domine ses compositions et occupe plus de la moitié des tableaux. Monet travaille à rendre la fameuse brume vénitienne et les reflets des palais sur l’eau. Les gondoles dérivent devant l’église San Giorgio Maggiore nimbée de rose et d’orange.

japonisme

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Japonisme

En 1853, le Japon sort d’une longue période d’isolation économique et s’ouvre au marché occidental. Le mouvement du japonisme déferle sur Paris, d’abord réservé à des petits groupes d’amateurs, il trouve un public plus large grâce aux expositions universelles. De nombreux artistes se constituent des collections, et Monet acquiert plus de 200 estampes. 

Exposée lors de la 2ème exposition des impressionnistes en 1876, La Japonaise était un réel défi pour l’artiste à cause de ses grandes proportions. Monet montre sa virtuosité en rendant la richesse du kimono rouge et de ses broderies. Son modèle est Camille Doncieux, rencontrée en 1865 et qu’il épouse en 1870. Elle porte une perruque blonde et tient un éventail tricolore, accentuant le décalage entre la figure de parisienne et les objets japonais qui l’entourent.

séries

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Les séries

Les vues du Mont Fuji se fondent dans le paysage avec la première série officielle de Monet : Les Meules. Le peintre travaille le même cadrage à différents moments de la journée, observant les effets atmosphériques de lumière et les variations de couleurs. Les 25 tableaux se superposent en transparence tels des photos. L’exposition qui leur est consacrée en 1891 est un vrai succès commercial, elle entérine la réputation du peintre et assure une période d’aisance financière à la famille Monet.

Au cours de l’année 1891, Monet s’installe au bord de l’Epte, en amont de Giverny. Les peupliers lui inspirent une nouvelle série d’une vingtaine d’œuvres. Présents à l’arrière-plan de ses champs de coquelicots et des meules, ils deviennent un sujet à part entière. Le procédé des séries devient systématique lorsque Monet s’attaque à celle de la cathédrale de Rouen. À la manière d’un photographe, Monet trouve son point de vue et observe les changements de lumière et de saison sur une façade ciselée par l’homme. Les pixels se décomposent et révèlent les œuvres les unes après les autres.

Claude Monet effectue plusieurs séjours à Londres. Le premier en 1870 pour échapper à la guerre qui ravage le continent, les trois suivants se succèdent entre 1899 et 1901. Il travaille à rendre l’atmosphère brumeuse et industrielle de la Tamise dans des nuances de rose et de bleu.

nymphéas

© Culturespaces/ Vincent Pinson ,

Giverny et les Nymphéas

Claude Monet a vécu 43 ans, dans sa maison de Giverny. Le sujet principal du travail du peintre devient les bosquets fleuris aux mille couleurs. 

Le jardin de Giverny donnera naissance à deux grands motifs : le pont japonais et les nymphéas. La série des ponts japonais montre à la fois l’influence japonaise et l’évolution du style de l’artiste dont les dernières toiles frôlent l’abstraction. Aux ponts se succèdent le motif le plus connu aujourd’hui de la carrière de Monet : les nymphéas. Il en aurait produit plus de 250 tableaux, de toutes formes et toutes tailles. 

« Mon plus beau chef-d’oeuvre, c’est mon jardin ».

Claude Monet (1840-1926)

1858

Claude Monet rencontre Eugène Boudin lorsqu'il a 18 ans, au Havre. Il est initié par ce dernier à la peinture de paysage en plein air et peint à 18 ans, Vue prise à Rouelles, son premier tableau connu.

monet impressionnisme carrières

1866

Claude Monet rencontre Camille Doncieux. De modèle, elle devient sa compagne, et la jeune femme prête ses traits aux trois figures féminines de gauche du tableau Femmes au jardin. Malgré l'opposition de la famille Monet, ils se marient le 28 juin 1870 à Paris mais la santé de Camille est vacillante et elle s'éteint à seulement 32 ans.

Vue in situ

1869

Né à Paris, Monet y revient alors qu’il a 19 ans et découvre La Grenouillère, exemple idéal des nouveaux plaisirs qui fleurissent sous le Second Empire : bains, guinguette, canotage … Il y retrouve son ami Renoir et les deux artistes plantent leurs chevalets côte-à-côte. Monet cadre ses vues sur l'eau et travaille davantage le fractionnement de la touche sur les reflets.

Tableau Baigneurs à la Grenouillère

1876

Le mouvement du japonisme déferle sur Paris. De nombreux artistes se constituent des collections, et Monet acquiert plus de 200 estampes. Exposée lors de la 2ème exposition des impressionnistes en 1876, le portrait en pied de La Japonaise s’inscrit dans ce mouvement.

Vue in situ

1874

Claude Monet participe à la première exposition impressionniste, 35 boulevard des Capucines. Il y présente Impression, soleil levant qui suscite un vif scandale. Dans son article, le critique Louis Leroy ironise : « Impression, j’en étais sûr. Puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. » Il baptise alors, sans le savoir, le mouvement impressionniste, qui allait bientôt marquer l’histoire de l’art bien au-delà de ce qu’il imaginait.

Tableau Impression, soleil levant, Monet

1877

Il obtient en janvier 1877 l’autorisation officielle d’installer son chevalet dans la gare Saint Lazare. De son travail émerge une série de douze toiles capturant l'effervescence de ce nouveau quartier enveloppé de vapeur, ainsi que la modernité de l’époque.

La Gare Saint-Lazare, Monet

1891

La série des Meules est considérée comme la première de Claude Monet et une avancée artistique majeure. Le peintre travaille le même cadrage à différents moments de la journée, observant les effets atmosphériques de lumière et les variations de couleurs.

Tableau Meules (fin d'été), Monet

1908

Monet s’installe à Venise. Depuis sa chambre d’hôtel, l’eau domine ses compositions et occupe plus de la moitié des tableaux.

Projection Venise

1918

L’artiste peint de grandes décorations pendant la Première Guerre mondiale. Le lendemain de l’armistice de 1918, il propose à Clémenceau de faire don à l’Etat de deux panneaux pour célébrer la victoire.

Tableau Nymphéas

1883-1926

Claude Monet a vécu de 1883 à 1926 dans sa maison de Giverny. Il se consacre à son jardin qui donnera naissance à deux grands motifs : le pont japonais et les nymphéas. C’est dans cette maison qu’il s’éteint le 5 décembre 1926, laissant derrière lui de nombreuses œuvres qui surprennent encore aujourd’hui par leur modernité.

Tableau Le Bassin aux nymphéas, harmonie rose

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